La politique de développement en Tennis de Table.

La FFactualite2[11757]TT a fait du développement une priorité sur le papier depuis 2012 : il faut augmenter notre nombre de licenciés de manière importante. Il est cependant navrant de constater que depuis la mise en place d’une volonté politique affichée en matière de développement, le nombre de licenciés en France a baissé ! Nous étions en juin 2012 192 172, nous sommes maintenant 190 039 en Juin 2014… (statistiques FFTT ). On ne peut pas dire que c’est uniquement de la faute de l’équipe actuelle, certaines actions prennent du temps à se mettre en place, et la création des licences événementielles permettra certainement un traitement cosmétique de ces chiffres.

Un constat d’échec…

Qui qu’il en soit, il ne faut pas se voiler la face et analyser les chiffres de manière froide : toutes les augmentations que nous avons connues depuis l’an 2000 ne sont qu’un constat d’échec flagrant des politiques de développement mises en oeuvre au niveau du tennis de table.

Les chiffres comparés de l’INSEE et de la FFTT sont éloquent  : Les chiffres du nombre de licenciés à la FFTT sont passés de 180 386 licenciés en 2000/2001 à 190 039 licenciés en 2013/2014, en augmentation de 5,37%.  Si on prend les chiffres bruts, l’augmentation du nombre de licenciés est plutôt flatteuse bien qu’en baisse cette dernière année: On est encore loin des 200 000 licenciés, mais la tendance semble bonne.

Cependant, si on les compare avec la croissance de la population française, les chiffres sont nettement moins flatteurs.  Il y avait en France, en l’an 2000 60 508 000 habitants environ ; nous sommes en 2014, 65 821 000 habitants (chiffres provisoires donnés par l’INSEE). Soit une augmentation totale de la population estimée de 8,81% .

En gros, on ne profite même pas de la croissance naturelle organique de la population française pour augmenter notre nombre de licenciés dans la même proportion.

Le constat est même pire que cela

imagesEn effet, nous avons élargi depuis l’an 2000 notre base de recrutement : Nous avons commencé à travailler sur de nouveaux publics, comme les 4/7 ans avec le baby ping, ou les féminines avec le fit ping tonic. Si on excluait les très jeunes des statistiques de population de l’an 2000 puisque l’on ne s’adressait pas à eux en ces temps là, le constat serait encore plus défavorable.

Les clubs doivent faire leur révolution culturelle

Nous avons fait le plein de nos adhérents aficionados, et même le nombre d’aficionados s’érode. L’offre du marché du sport et de la culture explose, il existe aujourd’hui une offre pléthorique quel que soit l’endroit où on habite et les clubs de ping sont en concurrence avec de multiples activités. Une personne choisira le ping pour le plaisir qu’elle y trouve, pour la réalisation de soi que lui procure la pratique et l’atteinte de ses objectifs (les siens, pas ceux du club, pas ceux des comités, des ligues ou de la fédération). Certaines personnes voudront progresser, atteindre leur meilleur niveau ou leur meilleur classement : ce sont les licenciés traditionnels d’aujourd’hui. D’autres voudront faire du cardio sans courir sur un tapis ou tirer sur une corde : Oui, on peut faire du cardio en tennis de table… D’autres encore voudront maigrir : oui, il est possible de maigrir en faisant du ping… Il nous faut réfléchir à ce que demandent les adhérents, à comment les fidéliser et leur proposer un suivi personnalisé, qui leur permettra d’avancer dans leur envie de ping…

imgresCertains diront que ces activités ne les intéressent pas et qu’ils souhaitent continuer sur un modèle purement de performance, quitte à diminuer le nombre de licenciés, mais il faut que ces clubs aient conscience d’une chose : nous ne sommes pas à l’abri de remises en cause de choses qui nous semblent acquises. Une mairie qui voit de plus en plus d’associations demander des créneaux dans ses salles arbitrera demain entre le club de ping de 20 licenciés qui utilise 10 tables le vendredi soir et l’association d’à coté qui sur le même créneau accueillera 50 personnes.

Il nous faut rester humble : ne pas prétendre que nous savons ce que les autres veulent, savoir les écouter et leur offrir ce qu’ils attendent : oui le club sportif va devoir faire sa révolution culturelle et devenir prestataire de services sportifs. Il nous faut baser notre politique de développement, en nous centrant sur le service que nous rendons aux licenciés et non plus sur nos objectifs propres. Il nous faut accompagner nos clubs, pour leur permettre cette révolution par des formations adaptées, de l’information accessible et un accompagnement incessant. De leur coté, les clubs doivent prendre conscience que leur survie dépend de l’adaptation aux nouvelles données économiques et que les Présidents de clubs ne sont pas tous en mesure d’y arriver seuls : il leur faut accepter de se faire accompagner dans ces changements et prendre conscience qu’une aide d’une ligue ou d’un comité n’est pas une ingérence, mais bien événement positif et une démarche volontaire.